Quito (Équateur)

Année 2 : Équateur & Colombie

1 mois [Automne 2023]

Prologue

Quito, couronne de volcans, retable de feuilles d’or.

Tes habitants sont fiers d’avoir découvert le fleuve Amazone.

Et moi, fille du vieux monde, j’apprends ton Amérique.

Tes parfums, tes vacarmes, tes contrastes.

Ton architecture blanche et colorée.

Ton histoire glorieuse.

Ton peuple digne et attachant.

Tes guirlandes de nuages.

Tes volcans et tes Andes.

Ton printemps éternel.

Exploration

En grimpant tes escaliers et tes ruelles raides, j’ai le souffle court et le cœur qui s’emballe. À presque trois mille mètres d’altitude, j’avale ton précieux oxygène.

Les haut-parleurs de tes boutiques déversent leur salsa dans tes rues.

Mille paire d’yeux me dévisagent en me tendant des marchandises à un dollar.

Tes saveurs inconnues m’enivrent. Parmi les étals du marché, les yeux écarquillés, je pointe du doigt tes fruits savoureux : chirimoya, guanabana, naranjilla, tamarindo

Ta colada morada et ta guagua de pan sont pétries de spiritualité, de mort et de résurrection.

Secousse

Je commence tout juste à m’assoupir, quand soudain je sens mon lit bouger, comme si quelqu’un essayait de le déplacer. Je me réveille en sursaut, je regarde partout, mais je ne vois personne. Sur la table, une bouteille d’eau bouge pendant quelques secondes encore. Puis plus rien.

Je me dis que ce doit être le vent qui souffle fort et je me rendors.

Le lendemain matin, Pancho m’écrit : tu as senti la secousse cette nuit ? Ce n’est pas un tremblement de terre, mais une simple secousse sismique. La première de ma vie.

Contrastes

Je vis au rythme du soleil : lever à 6h, coucher à 22h. Le soleil est très haut, très tôt le matin. À 2800 mètres d’altitude, difficile de l’ignorer. C’est la saison des pluies et d’après la météo, il devrait pleuvoir tous les jours. Mais ce n’est pas le cas et les habitants le savent : la météo n’est pas fiable à Quito.

La couronne de volcans se couvre de nuages au fil de la journée, mais la plupart du temps, je reste au sec.

De la beauté partout : façades colorées, corniches et moulures blanches, balcons ouvragés. Une quantité impressionnante d’églises et de couvents du XVIe siècle, à murs blancs et coupoles de mosaïque verte et jaune.

Le centre historique d’architecture coloniale est vaste. Il est possible de se promener au hasard, car toutes les rues sont jolies. Le dénivelé important et les quartiers juchés sur des collines permettent de faire de la randonnée en ville.

Cependant je n’oublie pas la pauvreté des gens, leurs difficultés au quotidien, la situation politico-économique dégradée de l’Équateur. Les coupures d’électricité plusieurs heures par jour, l’insécurité généralisée, les femmes indigènes qui vendent des fruits pour une misère, les trous de la chaussée et des trottoirs qui contrastent avec l’élégance de l’architecture coloniale.

Les habitants du centre historique de Quito semblent vivre dans un somptueux décor de théâtre qui n’a pas été conçu pour eux. Combien d’entre eux disposent du luxe d’en jouir pleinement ?

Épilogue

Mon premier voyage en Amérique latine, ma première étape en Équateur. Et quel début ! La beauté de Quito m’a conquise. De plus, mes amis Pancho, Gisela et Pablo m’entourent et veillent sur moi. J’ai de bonnes raisons de revenir.

Chulla vida : on ne vit qu’une fois.

Et pendant ce séjour, j’ai également exploré les merveilles de la Sierra.

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