Équateur : les îles Galápagos

Bilan d’un mois et demi sur les îles enchantées : Santa Cruz, Isabela et San Cristóbal

[Décembre 2023 – Janvier 2024]

Santa Cruz

Il s’agit de l’île la plus urbanisée et la plus peuplée des îles Galápagos (que l’on surnomme les îles enchantées, Islas Encantadas). C’est également le point de passage obligé lors d’un voyage aux Galápagos, car l’unique aéroport accessible depuis le continent (Quito ou Guayaquil) se trouve sur l’îlot de Baltra, à quelques kilomètres au nord de Santa Cruz. Tous les voyageurs souhaitant se rendre aux Galápagos doivent donc passer par Baltra/Santa Cruz. De même, tous les bateaux allant à Isabela ou San Cristóbal partent de Puerto Ayora (Santa Cruz).

Puerto Ayora sous un bel angle

J’ai passé en tout quatre jours sur l’île de Santa Cruz, en transit vers Isabela, San Cristóbal ou l’aéroport de Baltra. Les deux lieux les plus intéressants que j’aie visités à Santa Cruz sont la superbe plage de Tortuga Bay et la fondation Charles Darwin pour la préservation de la faune et de la flore des Galápagos.

Tortuga Bay

De nombreux voyageurs au long cours reprochent à Santa Cruz son urbanisation, mais il ne faut rien exagérer : Santa Cruz reste une belle île, préservée et à taille humaine. La « ville » de Puerto Ayora est un gros village, aucun édifice n’y dépasse les quatre étages et aucun complexe hôtelier n’y défigure le paysage. Certaines ruelles traditionnelles sont charmantes. Les otaries, iguanes et pélicans vivent littéralement dans le port et, depuis le môle, il est possible d’apercevoir des requins dans l’eau translucide.

Si c’était à refaire, je passerais plus de temps à Santa Cruz, car en un mois et demi aux Galápagos, je n’ai pas vu grand chose de Santa Cruz hormis les sites touristiques de Puerto Ayora.

Isabela

J’ai narré dans un précédent récit contemplatif mon séjour d’un mois à Isabela. Vous trouverez ici des conseils et détails d’ordre pratique.

Concernant le logement, j’ai loué à un prix très abordable une chambre chez l’habitant, chez une famille adorable qui m’a accueillie comme si j’étais l’une des leurs. J’ai passé des fêtes de fin d’année inoubliables et je leur suis infiniment reconnaissante de tout ce que nous avons partagé, de tout ce que j’ai appris en les côtoyant au quotidien. Si ce logement vous intéresse, n’hésitez pas à laisser un commentaire en fin d’article ou à me contacter via Instagram ou Facebook.

La plage paradisiaque d’Isabela. Sur la gauche, le Pink Iguana et la Casa Rosada.

La vie sociale à Isabela tourne autour du bar de plage Pink Iguana et de la maison communautaire adjacente, la Casa Rosada. J’y ai passé le plus clair de mon « temps social » en compagnie de nombreux amis locaux et étrangers, à paresser dans les hamacs, jouer à des jeux de plage, boire des limonades et manger de délicieux plats cuisinés par les surfeurs de la Casa Rosada.

Un autre endroit où j’ai passé beaucoup de « temps social » est le restaurant El Cafetal, où travaillent des volontaires et que fréquentent des locaux avec lesquels j’ai noué des liens d’amitié. Le menu du jour est délicieux et abordable, et le Wifi est gratuit et performant (l’un des rares lieux disposant de Starlink, le système d’Internet par satellite créé par Elon Musk). J’ai même pu y passer un appel vidéo, ô miracle !

La place principale d’Isabela. Sur la gauche, le restaurant El Cafetal.

Car il faut le dire, l’île paradisiaque d’Isabela a (tout de même) quelques défauts :

Le manque d’infrastructures : l’absence de routes, de chemins, d’aéroport reliant Isabela au continent (obligation de passer par Baltra, ce qui entrave le développement de l’économie locale), la faiblesse d’Internet sur l’île, et j’en passe.

Les prix élevés (défaut commun aux trois îles) : du fait de la distance au continent, du coût de l’importation par avion ou bateau, de l’interdiction de cultiver certains fruits et légumes sur l’île pour des raisons de préservation des espèces endémiques et de lutte contre la prolifération d’espèces invasives (mûre, goyave, fruit de la passion… délicieux mais invasifs !).

Par conséquent, un certain nombre de fruits et légumes sont indisponibles. Et l’offre de produits importés est très limitée. Pour vous donner un exemple, un pot de Nutella de 400 g coûte 10 $ (dollars américains, oui !). Cuisiner à la maison coûte très cher. J’ai donc passé un mois à manger des produits locaux dont la liste est courte : banane, ananas, orange et banane plantain. Ce qui n’est pas pour me déplaire (j’adore l’ananas et les chips de banane plantain), mais je dois admettre que cette diète manque un peu de variété. Il m’est arrivé quelquefois de craquer pour un pot de Nutella : oui, c’était Noël (littéralement). Mon royaume pour des pâtes au pesto !

Les fabuleuses Minas de azufre (mines de soufre), pour les fans de géologie.

L’île vierge : 90 % de l’île n’est pas accessible en raison de l’absence de routes et des interdictions du parc national. Les habitants d’Isabela ne connaissent donc pas 90 % de leur île ! Certaines plages sont uniquement accessibles par bateau de croisière, ce que je n’approuve guère (pas plus que les habitants) : d’un point de vue écologique, c’est incompréhensible.

Des 10 % qui restent, il faut retrancher la partie payante qu’on ne voit généralement qu’une seule fois (randonnée, kayak ou snorkeling avec un tour opérateur). Le terrain de jeu se réduit donc à 5 % de l’île : le fabuleux spot de snorkeling Concha de perla, les deux ou trois balades le long des plages ou sur du plat (faisables en tongs), et la partie haute (parte alta, uniquement accessible en 4×4 ou en mobylette). Il faut reconnaître qu’au bout d’un mois, c’est un peu répétitif.

Heureusement, Concha de perla est un spot entièrement gratuit !

Isabela possède cinq volcans, dont un seul est ouvert à la visite (en passant par un tour opérateur) : la Sierra negra. J’en profite d’ailleurs pour vous recommander les tours de randonnée dans la Sierra negra : Volcán chico et Minas de azufre, dans la mesure où il est impossible de s’y rendre en solo. En revanche, je vous déconseille les tours de snorkeling, en particulier le célèbre Túneles, dont les prix sont abusifs alors qu’avec un peu de patience, absolument tous les animaux marins peuvent être vus gratuitement à Concha de perla (même les pingouins !).

Le tour Volcán chico

Pour l’anecdote, tout au nord de l’île sur le volcan Wolf, vit un iguane rose (iguana rosada, d’où le nom du bar et de la maison communautaire). Personne n’a jamais eu la chance de l’apercevoir, hormis les scientifiques du parc national des Galápagos. J’ai même assisté à un dîner de Noël où l’adjoint au maire d’Isabela s’est vu demander par un notable du village, avec une insistance confinant à l’injonction, l’introduction de l’iguane rose à Puerto Villamil pour y développer le tourisme. Mais pour le moment, l’iguane rose demeure un rêve inaccessible. Les habitants d’Isabela peuvent se consoler en observant les nombreux iguanes noirs (marins) et jaunes (terrestres) qui vivent sur les plages de Puerto Villamil (et au Pink Iguana !).

Il y a de quoi faire !

San Cristóbal

En arrivant à San Cristóbal (Puerto Baquerizo) pour y passer dix jours après un mois à Isabela (Puerto Villamil), deux choses me sautent aux yeux : le relief côtier et la végétation luxuriante.

Des falaises, des collines, des rues en pente, là où Puerto Villamil est une vaste plaine au pied des volcans. Je me rends compte que j’ai marché sur du plat pendant un mois !

En descendant vers Puerto Baquerizo

Des fleurs roses, rouges, oranges et jaunes sur des plantes grimpantes dans les jardins, de nombreux arbres feuillus, des mauvaises herbes au bord de la route. Alors que Puerto Villamil est un décor de western, Puerto Baquerizo étale sa végétation colorée, notamment sur les hauteurs.

Sur les hauteurs

Verdeurs tropicales
Ô effluves
 
Calices aux pétales roses et lourds
Cocotiers aux troncs érectiles
Peignes souples des bananiers
 
Ciels incertains de blanc, de bleu
Vents chauds de sables et de chair
 
Lits aux feuillages impénétrables
Contrées rêvées du jeune Rimbaud

Pour mon plus grand bonheur, on trouve à San Cristóbal de nombreux hommages à Charles Darwin qui, en 1835 (à 26 ans !), séjourna 90 jours sur l’archipel des Galápagos (à San Cristóbal, Floreana, Isabela et Santiago). Sur le port, une émouvante sculpture le représente avec un pinson des Galápagos (pinson de Darwin) sur l’épaule, devant le navire d’exploration HMS Beagle (comme je l’évoquais dans mon poème Voyage d’un naturaliste autour du monde). Dans la baie de Darwin (Cerro Tijeretas) où ce cher Charles a débarqué la première fois, une immense statue le représente avec, sous le bras, son ouvrage majeur De l’origine des espèces.

San Cristóbal remporte la palme de l’île aux otaries : c’est dans son port et sur ses plages qu’on en dénombre le plus. Et pas seulement quelques-unes, de véritables colonies ! Je passe des heures à les observer, car leur comportement social m’intrigue (…et les bébés otaries sont adorables).

Les infrastructures de San Cristóbal sont bien meilleures que celles d’Isabela : la chaussée est goudronnée ; on y trouve des trottoirs, des passages piétons, des panneaux de circulation. Par conséquent, on y trouve aussi des voitures, alors qu’à Isabela, hormis quelques 4×4 autorisés à circuler, les seuls usagers de la chaussée sont des mobylettes et des vélos, et nombreux sont ceux qui vont pieds nus dans la rue, à même le sable.

Une plage près du port de Puerto Baquerizo

Sur le plan humain, San Cristóbal s’apparente davantage à une ville : les gens ne disent pas bonjour à tout le monde, alors qu’à Isabela il est impensable de ne pas se saluer ! À San Cristóbal, au coucher du soleil, les gens vont courir ou promener le chien avec des vêtements et des équipements dernier cri, alors qu’à Isabela je connais de jeunes adultes qui n’ont pas de portable, et personne ne promène le chien : les chiens se promènent tous seuls !

Coucher de soleil sur Punta Carola

Depuis Puerto Baquerizo, il est possible de faire de belles randonnées de plusieurs heures (en cumulant routes et sentiers), entièrement gratuites. Par exemple :

La plage de la Lobería et le mirador : c’est un vrai sentier, on marche sur des rochers peu praticables. Penser à mettre des chaussures de randonnées.

Le snorkeling à la Lobería est très intéressant. Les innombrables otaries sont joueuses et j’ai pu nager avec elles très longtemps (en veillant à ce qu’elles ne m’approchent pas de trop près) ; les tortues marines sont également nombreuses, et j’ai pu apercevoir une espèce de raie manta qu’on ne voit pas à Isabela.

La Lobería, un spot de snorkeling très intéressant
Vers le mirador

De Cerro Tijeretas (Baie de Darwin) à la Playa Baquerizo : là, côté randonnée, c’est du lourd. J’y suis allée la fleur au fusil (avec les chaussures de randonnée, heureusement) et je me suis fait quelques frayeurs. Le sentier n’est pas très long (4 km aller-retour) mais plutôt technique : un peu de dénivelé, mais surtout des rochers difficilement praticables (très verticaux, difficile de poser le pied). À la clé, une vue panoramique sur les collines et la côte découpée, avec au loin le lion endormi (Leon dormido ou Kicker Rock pour les anglophones), formation rocheuse remarquable et lieu de vie de nombreux requins marteaux. Et au bout du sentier, la sublime plage vierge dénommée Playa Baquerizo. Un itinéraire que je recommande aux randonneurs correctement équipés, ayant un bon sens de l’équilibre.

Enfin, San Cristóbal étant une île inspirante, vous me pardonnerez, j’en suis sûre, cette digression d’ordre poétique :

J’aime les couleurs crémeuses, laiteuses, qui laissent entrevoir le blanc et la lumière qui les composent. Je les aimais déjà dans les paysages impressionnistes, notamment ceux de Pissarro (son vert crème est merveilleusement émouvant, notamment dans L’Ermitage à Pontoise).

Et maintenant que j’explore le monde, que j’ai troqué les tableaux contre le réel, je retrouve, au détour d’un paysage, ces teintes crémeuses pour ma plus grande joie.

À San Cristóbal, derrière le phare de Punta Carola, la mer, d’humeur festive, vient s’éclater sur les brisants. La mer d’huile devient vague.

Lorsque la vague commence à se former, elle soulève des masses d’eau froide qui, dans l’agitation des rouleaux, donnent à la mer cette teinte bleu clair, bleu crème, bleu lait.

Pissarro eût-il pu saisir ce bleu ?

Le bleu crème de Punta Carola

Recommandations

Il faut savoir que le permis (à Quito ou Guayaquil) et le droit d’entrée (à Baltra) coûtent au total 120 $. D’où l’intérêt de rester plus d’une semaine aux Galápagos : cela permet d’amortir le coût d’entrée.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, si l’on évite les tours opérateurs et les bateaux de croisière, qu’on loge chez l’habitant, qu’on mange local et qu’on oublie le Nutella, la vie aux Galápagos ne coûte pas si cher. J’y ai passé un mois et demi sans me ruiner.

Par ailleurs, chaque île possède son identité et son charme particulier. En ce sens, je vous recommande de visiter les trois îles principales que sont Santa Cruz, Isabela et San Cristóbal.

Toutefois, si vous souhaitez vous balader sur une autre planète, Isabela me semble incontournable. Il y a nettement moins de touristes et d’infrastructures. D’un certain point de vue, la comparaison avec les autres îles est injuste, tant Isabela est à part. L’électricité et l’eau courante sont arrivées il y a vingt ans. Un monsieur de la partie haute me racontait que dans les années 70, l’école se faisait hors les murs, puisqu’il n’y avait pas de murs : la classe avait lieu sous un arbre.

Les poupées à brûler du Nouvel An, dans une « grande rue » d’Isabela

Plus qu’un paradis, je dirais qu’Isabela est une utopie : un lieu sublime, figé dans le temps, où les surfeurs et les hippies perpétuent leur idéal et vivent une éternelle jeunesse. La gratuité et le collectif font partie de l’utopie : rester des heures dans les hamacs du Pink Iguana sans consommer quoi que ce soit, entrer par hasard dans la Casa Rosada à l’heure du dîner et se voir proposer une bonne assiette à partager, participer à des séances collectives de surf (un grand merci à mon ami José [à droite sur la photo ci-dessous] que tout le monde surnomme el Chamo). Et le dimanche, aller dans la partie haute à l’arrière d’une mobylette ou d’un 4×4, ramasser des avocats sauvages par terre dans la forêt et en agrémenter le délicieux déjeuner dans une finca : asado, yuca frit et jus d’orange frais, un bonheur !

Le déjeuner de Noël à la finca Santa Barbara. Je me fonds dans le décor, non ?

Cela dit, il serait dommage de faire l’impasse sur les deux autres îles sous prétexte qu’elles ne sont pas Isabela. La civilisation est présente à Santa Cruz et San Cristóbal, mais dans des proportions très raisonnables au regard de nos habitudes européennes. Puerto Ayora et Puerto Baquerizo sont des lieux hautement dépaysants.

San Cristóbal, on the road again

J’aime particulièrement San Cristóbal et son territoire plus ouvert que celui d’Isabela : le relief côtier et la végétation luxuriante, les sentiers de randonnée, les plages où il est possible de se baigner (à Isabela, c’est plus compliqué), le charme simple des rues, les couchers de soleil de Punta Carola, le port qui mêle bateaux de plaisance, bateaux de pêche et navires militaires. J’ai d’ailleurs fait l’éloge du port à deux jeunes marins équatoriens très sympathiques, de garde dans le petit musée de la Marine à côté du port. Je les revois, émerveillés, les yeux écarquillés, lorsque je leur raconte l’histoire de la lointaine Carthagène, reine d’Hispanie et port glorieux entre tous, immortalisée par Cervantes.

Les bateaux à Puerto Baquerizo

Concernant la faune, qui fait la renommée de l’archipel des Galápagos, toutes les îles vous éblouiront et vous pourrez y admirer des espèces différentes de tortues, de requins, de raies et de poissons, bien que les otaries et les iguanes noirs soient communs aux trois îles.

La côte découpée de San Cristóbal

En résumé, tout dépend de ce qui vous intéresse le plus. Si vous êtes plutôt snorkeling, balade sur la plage et vie sociale, et que vous aimez l’ambiance hippie, Isabela vous séduira. Si vous êtes plutôt baignade et randonnée, et que vous aimez les lieux coquets, San Cristóbal vous charmera. Et si vous êtes plutôt surf, les deux îles feront votre bonheur.

Pour un voyage de deux semaines (le minimum selon moi pour apprécier la richesse des îles Galápagos), l’idéal est de passer six jours à Isabela, six jours à San Cristóbal et deux jours de transit à Santa Cruz. Et pour une expérience encore plus décoiffante, vous pouvez passer une journée sur l’île de Floreana (170 habitants et pas d’Internet), accessible en bateau depuis Santa Cruz. C’est sans doute ce que je ferai lors de mon prochain séjour aux Galápagos !

Au revoir l’Équateur et ses 4×4, taxis, camions et autobus customisés

Après deux mois et demi en Équateur (Quito et Galápagos), il est temps pour moi de poser mon sac à dos à Bogotá, en Colombie.

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Une réponse à « Équateur : les îles Galápagos »

  1. Avatar de Mr F.
    Mr F.

    Anne-Claire, a translator of great renown,
    Her globe-trotting days, a story to be crowned.
    From Paris to Bogota, she’s been around,
    Her passport full of stamps, her heart profound.

    She’s navigated cities, both old and new,
    And soaked up cultures, like a sponge anew.
    She’s sipped coffee in Valencia, and tea in Quito,
    Dived in Isabella’s waters, oh so fair and slow.

    Her linguistic skills, a true marvel to behold,
    She’s translated texts, both ancient and bold.
    From the classics to business contracts, she’s got the flair,
    And her words, like a river, flow with such care.

    With each new land, a new language she’d learn,
    Her mind, a map of the world, forever to discern.
    She’s lived a life of adventure, and love,
    And her stories, a treasure, sent from above.

    So here’s to Anne-Claire, a true glott-trotter,
    Her spirit, a flame, that forever will hover.
    For her love of language, and her heart so free,
    She’s a true inspiration, for you and me.

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